Pourquoi se simplifier la vie en allant au Centre Pompidou de Metz (à 30mn de chez moi), alors que l’on peut faire 2h30 de route avec mamie et enfant pour aller voir le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg… hein, pourquoi? Hooooo parce que premièrement il vaut de détour, deuxièmement, Strasbourg c’est chôôôli, et troisièmement, on aime le risque dans la famille!
Par contre, avant le départ, vérifie quand même la motivation des participants, et surtout essaie de sonder si ils ont un minimum de connaissance en Art Contemporain… si, si, c’est nécessaire, tu comprendras pourquoi un peu plus bas… Sinon, essaie de cadrer un peu le truc pour éviter tout débordement.
Donc, en voilà une belle idée de visite pour ces vacances!!! Un musée! Mais attention, pas un vieux truc poussiéreux, avec des gardiens endormis sur un chaise, et des œuvres que l’on ne peut pas approcher à plus de 3 mètres! Naaaaaaaan! Là, je te parle d’un musée qui déchire, qui est classieux, qui te donne l’impression d’être à l’intérieur d’un gros nuage.
Je m’explique… Ce qui nous prend quand on entre le musée, c’est cette notion d’espace et de blancheur. Tout est fait pour mettre les œuvres en valeur, sans fioriture, sans cérémonie, juste poser les œuvres (stratégiquement quand même) pour les apprécier au mieux, telle quelle.
Je crois que c’est grâce à cela que Miss Grumpy a été aussi attentive tout le long de la visite, et Mamie aussi d’ailleurs! Cela m’a même émue, car figure toi que c’était la première fois que Mamie mettait les pieds dans un musée… Et quel beau commencement. Car elle a pu regarder de très près des peintures dans l’espace Art Moderne, voir les coups de pinceau, appréhender un peu mieux les techniques avec mes maigres explications.
On a pu profiter de l’exposition très impressionnante de Buren « Comme un jeu d’enfant, travaux in situ » qui s’est terminée le 8 Mars. Une pièce entière lui était consacrée, remplie de formes géométriques, et il a pu également investir les grandes baies vitrées du musée pour notre plus grand éblouissement.
Le rez-de-chaussée est donc réservé aux expositions temporaires, et à l’espace Art Moderne, où l’on retrouve dans une harmonie parfaite des œuvres de Rodin, Braque, Kandinsky (j’ai vu des tableaux de Kandinsky en vrai bordel!!!! Je n’arrive pas encore à m’en remettre!), Signac, Sisley, Magritte, Picasso, Gauguin, Monet, pour quelques uns des plus connus… au total, pour l’ensemble du musée, plus de 18000 œuvres…!
Je dois avouer que celle qui m’a laissé le plus dubitative dans cette section est celle-ci:
Coupe Dada, de Sophie Tauerber-Arp
« La Coupe dada de 1916 est une sculpture en soi, qui contient déjà en elle la problématique art/œuvre, art/fonctionnalité, esthétique industrielle et design qui n’est pas éloignée de la question du ready-made tel que l’a formulé Marcel Duchamp. La Coupe dada est tout à la fois un acte précurseur, antérieur aux créations du Bauhaus, et une forme venue du talentueux univers de ses broderies symétriques, de sa Tête dada ou de ses œuvres sur papier. »… Nan, désolée, comprends pô… je vois bien l’esprit du ready-made dans l’objet en lui-même, mais je ne comprend pas en quoi la démarche se rapproche de celle de Marcel Duchamp sur ce type de réalisation…si quelqu’un peut m’expliquer… allo? Ya quelqu’un??? Mouais…
J’ai ensuite laissé la surprise à Miss Grumpy de découvrir la salle Gustave Doré… et voilà comment je l’ai retrouvée… avec toujours son étrange attirance pour les représentations du Christ (je te jure, je n’y suis pour rien, encore un coup de Dora l’Exploratrice, Scoubidou ou des Cités d’Or).

Donc oui, il y a une salle Gustave Doré, car il ne faut pas oublier que cet immense artiste est d’origine alsacienne. On a tous été hanté par ses dessins illustrant bien sûr les Fables de la Fontaine, mais également les Contes de Perrault, dont le dessin le plus marquant (et effrayant) de mon enfance a été celui-ci… Le conte en lui-même étant déjà assez traumatisant quoiqu’il en soit!

L’étage est consacré à l’Art Contemporain où j’ai pu recroiser mon ami Joseph Beuys. J’avoue que Miss Grumpy et Mamie ont été beauuuuuuucoup moins réceptives. Et malgré mes recommandations (« on ne touche à rien du tout, c’est bien compris? et l’une comme l’autre!!! ») Elles ont réussi à se retrouver, pendant que j’observais une vitrine, devant une petite table où se trouvaient divers objets, de diverses matières, avec un très vieux panneau en bois au dessus, notifiant à la peinture noire une invitation à découvrir les différentes matières… Et là, malgré mon interdiction, malgré l’apparence étrange de ce panneau, malgré le fait d’être dans un musée, j’ai entendu résonner au loin une grosse voix disant « ON NE TOUCHE PAS AUX OEUVRES »… Et dans ce cas, à quoi bon se retourner…??? J’ai juste entendu une petite voix ronchonner « bin oui mais sur le panneau c’est noté de toucher, alors on touche voilà! ». Pffffff… pas sortables, pi c’est tout! Mais selon Miss Grumpy, c’est Mamie qui lui a dit de toucher, car oui, en plus l’enfant dénonce!
L’unique chose que je pourrais reprocher à ce musée, c’est un manque d’explication pour les enfants, comme le fait Pompidou Metz, avec de petits encarts à côté des œuvres, qui permet aux parents de faire participer leur rejeton, et parfois même de mieux comprendre eux même ce qu’ils viennent de voir! A noter, quand même, un petit atelier au cœur de l’espace Art Moderne, où les enfants peuvent créer des mini œuvres colorées d’Art Abstrait!
En résumé, une très belle étape pour appréhender l’Art avec les plus grands, comprendre l’évolution de l’art à travers le temps, et découvrir l’Art Contemporain sans faire face à un trop grand choc culturel.
Voici donc à nouveau le site du MAMCS ici, où tu peux découvrir, depuis le 11 Avril une nouvelle exposition de Philippe Lepeut « Listen to the quiet voice ».