RIP Ma Retraite…!?

Cela fait plusieurs jours que je m’interroge à propos de cette « polémique » portant sur un extrait de texte de l’auteure Sylvie Germain, tombé au Bac de français. Sans avoir lu ce fameux écrit tant fustigé (bouhhhh ils sont méchants les gens de l’éducation nationale qui ne veulent pas que tout les ados attardés aient 20/20 au bac), je me suis imaginée une difficulté digne du préambule d’une thèse traitant du féminisme exacerbé des colonies de mantes religieuses du sud-ouest de la banlieue de Charleroi, réunies en milice armées s’attaquant aux insectes misogynes en tout genre, le tout rédigé en finnois…

Mais que dalle, mon ami(e)!!! Rien de tout ça! Peau de zoubinou! En fait, il s’agit simplement d’un texte, en bon français, avec des mots qui forment de vraies phrases! Mais j’avoue, il y a des pièges, parfois, quelle provocation, on y trouve des adjectifs, des virgules et le tout sans aucune faute d’orthographe. Pire… le texte n’est même pas accompagné d’une vidéo d’australopithèque en train de mesurer le diamètre de son trou de nez sur une musique improbable faits de miaulements de chatons remasterisés…
Mais je ne voulais pas juger la réaction violente de ces futurs adultes (bientôt en charge de payer ma retraite…) trop vite, seule dans mon coin (avec mes idées de vieille chose complètement altmodisch). Alors, je te fais part de l’œuvre… Et surtout, oui, surtout, n’hésite pas à donner ton avis!

Sylvie Germain (née en 1954), Jours de colère, Chants, «Les frères», 1989 Situé dans un passé indéterminé, le roman de Sylvie Germain Jours de colère prend place dans les forêts du Morvan. Le texte suivant est extrait d’un chapitre intitulé «Les frères». Il présente les neuf fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse.
«Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. À leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, – des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères.
Car tout en eux prenait des accents de colère, même l’amour. Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts ; ils connaissaient tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres, les ronciers et les taillis et dans l’ombre desquels se glissent les renards, les chats sauvages et les chevreuils, et les venelles que frayent les sangliers. Des venelles tracées à ras de terre entre les herbes et les épines en parallèle à la Voie lactée, comme en miroir. Comme en écho aussi à la route qui conduisait les pèlerins de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils connaissaient tous les passages séculaires creusés par les bêtes, les hommes et les étoiles.
La maison où ils étaient nés s’était montrée très vite bien trop étroite pour pouvoir les abriter tous, et trop pauvre surtout pour pouvoir les nourrir. Ils étaient les fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse».

Voilà, voilà … Mouais…

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On peut éventuellement ne pas apprécier le texte, tout simplement…

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Bon aller, tu me connais, je ne me retiens plus de dire ce que j’en pense !
« Toi, tête de flanc , au lieu de passer ton temps à interpeller tes potes avec des bruits et grognements à la place de mots, passer l’intégralité de ton temps libre en zappant des vidéos sans queue ni tête et sans intérêt sauf celui de t’endormir les neurones dans le meilleur des cas et provoquer une crise d’épilepsie dans le pire, parier sur la prochaine destination d’une grappe de marseillais encore plus cons qu’un banc de carpes ayant subi une lobotomie, essayer de ressembler à des barbapapas collagénés et habillées comme des prostituées portoricaines (pardon à Porto Rico):

SORS, COURS, LIS UN LIVRE, FAIS UN EFFORT DE COMMUNICATION, OUVRE LES YEUX, ECRIS, AERE-TOI LES AISELLES, ECOUTE TA MUSIQUE EN COMPRENANT LES PAROLES, RE-A-GIS !!!! 

Mais comme tu ne vas pas lire ce blog, je m’en bas le coquillard de savoir si tu le prends bien ou pas! »

Au cas où il tombe sur l’article… j’entends déjà le Jeune Futur Adulte tenter un coup de poker: « ouais bin askip, quand t’avais mon âge, tu parlais pareil avec tes potes sinon tu passais pour un bouffon, wesh! » Alors oui, certes, nous avions aussi un argot, bien évidemment, sauf que nous, nous étions bilingues!!!.Et ouais trou du’c’! Adaptabilité, talent d’acteur, sang-froid et surtout peur des représailles parentales si on osait sortir un pauvre « et merde! » en public, avant notre majorité, faisaient de nous de parfaits agents secrets dignes d’un recrutement du Mossad!

Je me suis rassurée comme j’ai pu en demandant à Miss Grumpy si elle savait ce que voulait dire « ludique » (autre « polémique » portant sur le Bac philo, cette fois). Après une réponse correcte de sa part (ouf!), je me dis que rien n’est perdue, et que la poignée exposant leur ignorance et leur bas niveau intellectuel sur les réseaux sociaux n’est, heureusement que la minorité de nos bons gamins! En attendant qu’ils entrent enfin dans la vie active, laissons-les faire mumuse encore un petit peu… Perso, j’économise déjà pour ma retraite, juste au cas où…

Un commentaire

  1. Excellent! Il est temps que nous nous élevions tous un peu. Attention aux mots comme tu le dis. Ils ont beaucoup de pouvoir. Plus on en connait, plus on est fort. Plus nous nous exprimons avec précision, plus nous nous sentons mieux. Alors les mots, s’ils sont utilisés correctement, à bon escient peuvent être une magnifique arme de reconstruction active.

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